Une reine et un roi d’un pays fort lointain annoncèrent qu’ils recherchaient un époux pour leur fille unique.
La reine était une sorcière redoutable. Le roi était un guerrier implacable.
Leur fille, depuis des années déjà, inspirait par son charisme hors du commun, tout ce que le pays avait comme artistes, poètes et musiciens.
Devant la foule des prétendants, l’administration royale fut bien embarrassée.
Comment choisir ?
Après réflexions, il fut décidé de les classer en 3 catégories. Celui qui avait le plus de terres. Celui qui avait le plus de réseaux. Celui qui était le plus beau.
Pour la première catégorie, un Baron prit la tête de file facilement. C’est sur son cheval de trait qu’il défila devant la princesse et ses parents. Il portait une armure de plomb ornée de dorures. Malgré le poids, il l’a mouvait sans peines. Et la chaleur infernale que le soleil d’été lui imposait sans doute, ne semblait être rien pour lui. Le cheval semblait aussi fier que son maître et ne pliait pas sous le poids colossal qu’il devait supporter. Bien au contraire, il resplendissait.
Devant le cavalier, un simple laquais, présentait une carte à la foule. Sur cette carte, était indiquée l’étendue des possessions du Baron. Son patrimoine foncier était immense. Plus de la moitié du pays lui appartenait.
Pour la seconde catégorie, idem, un prétendant surpassa aisément ses adversaires. C’était un sorcier. Drapé de ses habits violets, il défila dans un carrosse noir. Suivi par deux files de disciples, femmes et hommes. Nus. Têtes baissés. Tels des esclaves. Chacun portant un coffret contenant des cadeaux. Chacun ayant sur un de ses côtés, un animal qui défilait avec lui.
Les deux files, n’en finissaient pas.
Personne n’avait jamais vu un tel spectacle.
Pour la troisième catégorie, des hommes très beaux défilèrent. Mais un attira l’attention plus que les autres. Il était habillé de manière sobre mais élégante. À la manière d’un chasseur.
De son physique, la seule chose que l’on remarquait : c’était ses yeux . Ses yeux, même de loin, avaient quelque chose de mystique, d’inexplicable.
Les femmes, à la vue de cet homme, dirent que au vu de l’aura si particulier de la princesse, cet homme serait le partenaire idéal pour faire perdurer sa race sans l’affaiblir.
Ce que toutes et tous ignoraient, c’est que le chasseur, en apparence respectable, était secrètement, complétement fou.
Le trio royal sélectionna ces 3 hommes parmi la foule des prétendants.
Afin de les départager, ils leurs donnèrent pour quête de ramener l’escarboucle d’un dragon de métal, situé au sommet d’une terrible falaise.
Les 3 hommes tentèrent un à un l’aventure.
Le Baron fit venir ses armées. Entreprit le siège de la falaise. Mais un jour le dragon se montra de mauvaise humeur et noya dans les flammes le seigneur et ses soldats.
Le sorcier n’en fut pas découragé.
Il ordonna à l’intégralité de ses disciples de se sacrifier. Ensuite, il se baigna dans le sang collecté. Puis escarpa, nu, la falaise.
Le dragon fut fortement impressionné… Et rôti le prétendant.
Le chasseur prit un moment pour réfléchir.
Le temps passa.
Toujours pas d’idée…
Puis il alla dans une forêt. Là il trouva un lac. Il y fit une prière ou il expliquait quel époux il voulait devenir pour la princesse. Et il demanda que le Divin le punisse fermement si il ne respectait pas son serment.
Ensuite, il entreprit l’ascension de la falaise.
Arrivé à hauteur du dragon de métal celui-ci lui dit :
« Je te prête mon escarboucle. Mais si tu romps ton serment, je serai ton bourreau.
Par contre, je tiens à te dire que tu peux encore faire demi-tour. Car tu l’ignores sans doute, mais la femme que tu souhaites épouser est folle. Elle s’est comportée comme une folle dans le passé. Et elle restera folle dans le futur ».
Le chasseur sourit. Il savait que lui-même était fou et vit cette révélation comme une ironie du sort. Il indiqua au dragon qu’il souhaitait tout de même épouser la princesse. Il reçut la pierre et redescendit de la falaise.
Le trio royal accepta le prétendant. Il se maria avec la princesse. Et en effet, elle se comporta d’une manière bien étrange de nombreuses fois. Mais jamais le chasseur ne l’a jugea trop durement, car il avait l’honnêteté de reconnaître qu’il était fou lui-même.
Ainsi il l’aima et la respecta pour toujours.
Le couple eu des enfants qui donnèrent la race des Keltes. Un peuple fou mais qui s’en sort toujours parce que même le diable n’arrive pas à prévoir ce qu’ils vont faire.
V.T